Budget 2018 : un mauvais signal

Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, vient de communiquer sur le budget consacré à l'agriculture pour 2018.

En apparence, ce budget est stable mais le diable est toujours dans les détails !

Ainsi, nous apprenons qu'une mesure, conquise et décidée en 2016 visant à alléger le poids des charges sociales pour les paysans (moins 7 points sur les cotisations maladies), est remplacée par un système complexe qui sera, au final, sous couvert de « bonnes intentions », très coûteux pour l'agriculture.

Difficile d'ailleurs d'évaluer exactement son impact puisqu'il n'y a eu aucune concertation sur le sujet. Nous avons cependant des estimations à plus de 100 millions d'euros de ponction dans la poche des agriculteurs, et cela peut devenir des centaines de millions d'euros dans le temps.

Face à la crise, cette baisse de charges était juste ; face à l'avenir, cette baisse de charges était une vraie marque de compétitivité ; pour les agriculteurs, sa disparition, est un mauvais coup ! Ce changement de cap sans concertation est incompréhensible, inadmissible.

Les signaux négatifs s'enchaînent puisque la mesure phare attendue par le monde agricole dans ce projet de loi de finances était la création d'une vraie épargne de précaution. Ce dispositif n'y est pas, quelle déception ! Il s'agit pourtant d'une mesure plus que jamais indispensable : mettre de l'argent de côté les bonnes années, pour pouvoir faire face les mauvaises années à la récurrence et à l'intensité des aléas économiques, climatiques et sanitaires. Une évidence !

Ce budget nous porte à croire que le Gouvernement ne projette pas une sortie de crise pour l'agriculture. Mais une chose est sûre, la FNSEA considère qu'il ne prépare pas l'avenir.