Prix du lait : une progression toujours positive des indicateurs mais un prix du lait qui ne progresse pas

La collecte des grands bassins laitiers exportateurs présente une croissance plus dynamique que les deux premiers mois de l’année grâce à la hausse de production retrouvée en Europe ainsi qu’à la Nouvelle Zélande dont la production a augmenté de 5,1% sur le premier trimestre. La collecte européenne retrouve une croissance positive en mars (+0,8%) après deux mois de baisse. Elle est en recul de 0,3% sur l’ensemble du premier trimestre 2021. En France, la collecte est en repli depuis maintenant plusieurs mois, et le phénomène s’est accentué sur ce début d’année (-2,5% sur le premier trimestre 2021). La baisse est toutefois moins prononcée en mars (-1,4%). Au mois de mars, seules la Bretagne et la Normandie présentent une collecte en hausse.  La demande de produits laitiers reste soutenue pour la plupart des produits. La demande en poudre de lait est toujours tirée par la Chine. En revanche, la demande de beurre est moins forte. Globalement, avec des prix particulièrement compétitifs, les Etats-Unis tirent leur épingle du jeu concernant les exportations (+118% sur le beurre, +18% sur la poudre de lait écrémé sur le premier trimestre). La cotation de la poudre de lait écrémé est en légère hausse sur les 4 dernières semaines, soutenue par de faibles disponibilités. C’est également le cas pour les cotations des nouveaux contrats de beurre, en hausse de 168 €/t (+67% par rapport à la même période l’an dernier, où les cours avaient chuté). Les ventes en GMS poursuivent leurs bons résultats sur le début de 2021. 

Concernant la production de lait biologique la collecte continue sa progression avec +11% sur Mars 2021 par rapport à 2020 soit 1,129 milliard de litres produit annuellement. Sur le marché de détail les volumes de ventes s’infléchissent. Sur le lait liquide après deux fortes hausses des ventes lors des deux confinements de 2020 on observe une forte chute début 2021. L’évolution sur les prochains mois permettra de déterminer si la consommation de produits laitiers bio a atteint un palier ou si cela est uniquement un effet de la crise sanitaire. 

Le prix du lait standard (38 g/l MG – 32 g/l MP) conventionnel (hors AOP et bio) de FranceAgriMer  est en légère baisse en mars, à 324 €/1000 l. Il est en retrait de 2,30 €/1000 l par rapport à son niveau de février 2020, soit une baisse de 0,7% à un moment de baisse saisonnière du prix du lait. 

Depuis plusieurs mois déjà, les producteurs ne voient pas le prix du lait progresser ni en lien avec les marchés, ni en corrélation avec les charges. Cela devient insupportable et les conséquences sont visibles : baisse de la production, baisse du cheptel laitier et découragement des producteurs notamment des plus jeunes. Le prix du lait doit réellement tenir compte des coûts de production et les marchés actuels doivent également se retrouver dans le prix. Il faut une réaction immédiate des entreprises pour donner un signal positif aux producteurs, demain il sera trop tard.