Comment se situe le cours du porc à l’heure actuelle ?
Ce lundi 3 septembre, le prix du porc au MPB s’affichait à 1,294 le kg sur la base 56 TMP départ élevage. Un été inhabituel puisque la courbe du prix du porc sur le marché français est restée complétement atone, et ce malgré une offre saisonnière particulièrement basse. Nos voisins européens, notamment Allemagne et Espagne, dans ce même temps, sont payés à des prix supérieurs de 10 à 16 centimes au prix français. Il y a 3 ans, certaines entreprises contestaient la crédibilité de la cotation MPB à l’époque à 1,40€. Pour ces entreprises, seul le cours Allemand était directeur en Europe. Deux acteurs de l'aval avaient alors quitté le marché pour faire leur propre cotation : Cooperl et Bigard. Aujourd'hui, dans un marché équilibré, le prix payé aux producteurs en France est en net décalage vis-à-vis de nos voisins. Incompréhensible.
Comment expliquez-vous cette situation ?
Cette situation reste difficile à comprendre. Depuis fin juin, la Cooperl, coopérative leader national paye ses adhérents 4 cts de moins que la cotation MPB, à ce jour 4,6 cts. Elle représente aujourd’hui 25% du marché. Si le prix payé par la Cooperl avait suivi le marché, le prix du MPB aurait été à la hausse. Ce prix tiré vers le bas, entraîne l’ensemble du marché dans son sillage. La coopérative est portée par des éleveurs. Ces quelques centimes correspondent pour un éleveur moyen à 1500 € par mois. Les administrateurs ont été courageux sur la stratégie recherche et développement par la mise en place de la filière du mâle entier, sur la stratégie environnementale en accompagnant les adhérents, pourquoi ne le seraient-ils pas sur le prix payé aux éleveurs ?
Pourquoi ce comportement ?
Aujourd’hui, nous ne disposons d’aucun élément clair permettant d’expliquer ce comportement.
La Cooperl a réalisé de gros investissements en reprenant il y a maintenant un an le pôle charcuterie-salaison de Financière Turenne Lafayette, on peut donc se demander si elle n’a pas aujourd’hui des difficultés économiques qui l’obligerait à tirer les prix vers le bas. A ce jour nous n’avons pas la réponse.
Voyez-vous une solution face à cette situation ?
Dans une coopérative, les administrateurs sont les portes paroles des éleveurs. Les éleveurs doivent respecter la coopérative et leurs représentants, mais cela doit être réciproque. Les administrateurs doivent être capables de répondre aux questions des adhérents et d’interpeller la direction si la stratégie n’est pas partagée, notamment sur le prix. Cette stratégie met à mal l’ensemble des éleveurs porcins français et plus largement toute la filière. Il est primordial que les éleveurs reprennent en main leurs outils.
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