Dans le contexte d’élections régionales et de réforme de la Politique agricole commune (Pac), la FRSEA tient à réaffirmer que le développement du bio doit reposer sur une politique globale, efficace, durable et cohérente avec les réalités des marchés. Elle doit s’appuyer sur trois leviers que constituent le prix des produits biologiques, l’aide à la conversion et la reconnaissance des externalités positives.
Premier levier : un prix des produits biologiques tenant compte des coûts de production
La FRSEA tient à réaffirmer que la première politique de développement du bio, c’est une politique de prix. Les prix payés aux producteurs doivent prendre en compte les coûts de production, selon des indicateurs inclus dans des contrats pluriannuels. Des contrats pluriannuels d’autant plus important que l’engagement dans une conversion nécessite de la visibilité.
Deuxième levier : une aide à la conversion à un niveau raisonnable pour accompagner efficacement le changement
Convertir son exploitation en agriculture biologique n’est pas un choix anodin tant les défis techniques et économiques sont importants. Accompagner cette période de transition, c’est la raison d’être de l’aide à la conversion. La FRSEA soutient donc le maintien d’une aide à la conversion qui accompagne et qui soit à la hauteur de ce changement. C’est la raison pour laquelle la FRSEA soutient le plafonnement de l’aide à la conversion, tel qu’il existe actuellement en Pays de la Loire (15 000 euros par exploitation). Alors que d’autres régions avaient des aides à la conversion plus avantageuses, force est de constater que le choix ligérien n’a, en aucune façon, pénalisé la dynamique des conversions. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 10,3% de la surface agricole utile (SAU) régionale est en agriculture biologique contre 8,5% au niveau national. Entre 20 et 25 000 ha sont convertis chaque année dans notre région. A ce rythme, nous arriverons à 18,3% de la SAU en 2027.
Troisième levier : la reconnaissance des externalités positives plutôt qu’une aide au maintien
Alors que l’aide au maintien n’est plus financée depuis 2018, ni les conversions ni les déconversions n’ont vu leur dynamique impactée. Pour la FRSEA, l’enjeu réside davantage dans la rémunération des résultats obtenus par les modes de production agricoles bénéfiques (dont l’agriculture biologique) sur l’eau, la biodiversité, le sol… Il s’agit de passer d’une logique de moyens à une logique de résultats s’appuyant sur des indicateurs mesurables. Cette réflexion doit être conduite dans le cadre de la future Pac, en particulier en envisageant la création d’une nouvelle mesure agroenvironnementale, au sein du deuxième pilier de la Pac.
Pour Jacques Mousseau, président de la section agriculture biologique de la FRSEA, « En matière d’agriculture biologique, certains ont fait de la manipulation des chiffres et des esprits leur fonds de commerce, opposant systématique agriculture biologique et conventionnel et en portant une logique de développement de l’agriculture biologique déconnectée de la réalité. Nous dénonçons fermement ces comportements. Que l’on soit bio ou conventionnel, nous voulons des prix rémunérateurs pour nos produits, nous avons besoin d’être accompagnés dans les transitions que nous réalisons sur nos exploitations et nous demandons la rémunération des services environnementaux que nous rendons à la société. »
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