Une généralisation de la règlementation des pratiques agricoles sur les aires d’alimentation de captages : c’est ce qu’on peut craindre à la lecture des décrets et ordonnance sur la protection de l’eau potable. Ces trois projets de textes étaient soumis à consultation jusqu’au 8 décembre, dans le cadre de la transposition de la directive européenne pour l’eau potable. Les ministères de la Santé et de la Transition Ecologique y ont travaillé sans concertation, provoquant une opposition ferme exprimée par la FNSEA.
Environ 120 captages des Pays de la Loire
Les captages seraient classés « sensibles » dès l’atteinte d’un seuil de 80 % des limites de qualité pour l’eau potable. Concrètement : 40 mg/l pour les nitrates et 0,4 µg/l pour les pesticides, métabolites compris. Cela pourrait concerner environ 120 captages supplémentaires dans la région, en plus des 47 captages prioritaires actuels. Selon les ministères, la taille moyenne d’une aire d’alimentation de captage est de 7748 ha. Les producteurs d’eau potable auraient l’obligation de mettre en place un plan d’action sur ces captages, incluant un arrêté ZNCE (zone soumise à contraintes environnementales). En revanche l’Etat ne prévoit à ce stade aucun engagement financier ni pour l’animation des actions, ni pour l’accompagnement des agriculteurs dans les transitions. Aucune étude d’impacts précise sur les conséquences sur l’agriculture n’a été réalisée.
Réaction d'Anthony Ménard, responsable environnement FDSEA49 : une approche inadaptée
"Une eau de meilleure qualité "oui" mais pas au détriment du développement agricole. Nous demandons à l’Etat de privilégier la recherche de solutions durables, efficaces et économiquement viables pour l’agriculture. Pour cela il est nécessaire de développer l’accompagnement des exploitations dans les transitions : conseil, formation, aides aux investissements, accompagnement à la prise de risque. C’est loin de ce que veut imposer l’Etat ! Nous portons une dynamique de projets dans les territoires et les filières, avec juste rémunération, plutôt qu’un système punitif. Une communication positive sur la contribution de l’agriculture française à la souveraineté alimentaire et sur l’ensemble des progrès réalisés est également nécessaire. Nous demandons une meilleure connaissance des aires d’alimentation (leur délimitation, les zones les plus sensibles) et de la datation de l’eau dans les captages souterrains pour conduire des actions techniques ciblées et efficaces. »
Le réseau FNSEA a fait valoir leurs arguments et propositions dans le cadre de la consultation, et va poursuivre les échanges avec l’administration pour faire évoluer ces textes vers plus de pragmatisme.
Une eau de meilleur qualité "oui" mais pas sans les agriculteurs
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