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MAEC : la biodiversité et l'eau orphelins de la PAC 2023

Marie Rullier(FDSEA 49)

Le 20/12/2022 à 17:41 I Soyez le 1er à déposer un commentaire
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MAEC : la biodiversité et l'eau orphelins de la PAC 2023

Un manque de budget criant pour les contrats 2023

Les MAEC (Mesures Agro-Environnementales et Climatiques) sont des contrats volontaires de 5 ans, dans le cadre de la politique agricole commune, dans lesquels les agriculteurs s’engagent pour la préservation de la biodiversité et de la qualité de l’eau en contrepartie d’une indemnisation annuelle. Les agriculteurs des Pays de la Loire se sont fortement engagés dans ce dispositif : environ 112 000 ha et 2 750 exploitations ont été engagés en MAEC sur la période de la programmation 2015/2019 :

70 000 ha sur les actions pour la biodiversité (en particulier sur les zones humides remarquables, souvent répertoriées Natura 2000)

24 300 ha sur la qualité de l’eau (réduction des phytosanitaires, réduction des engrais, autonomie fourragère, etc.)

18 000 ha sur un objectif de maintien des prairies permanentes remarquables.

La réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) a donné lieu à une refonte de ces MAEC, à la fois dans leur contenu, leurs montants et la répartition du budget entre projets et régions à partir de 2023. Ces évolutions conduisent à une situation très critique pour notre région.

D’après les chiffres présentés en commission régionale agro-environnement, il manque entre 30 et 50% du budget nécessaire pour conduire les projets sur les territoires concernés.

Alors que l’Etat affiche des objectifs de préservation de la biodiversité, et d’amélioration de la qualité de l’eau toujours plus ambitieux ;

alors que les agriculteurs sont prêts à y répondre en s’inscrivant en nombre dans ce dispositif ;

alors que les organismes de terrain se sont mobilisés pour proposer des projets de territoire ;

…cette contrainte budgétaire va conduire à rejeter des centaines de projets. Cela signifie concrètement : limiter l’accès à de nouvelles exploitations, et refuser le renouvellement de mesures parfois déployées dans les territoires depuis une trentaine d’années ! Et cela sur la base de critères de priorisation en discussion, dont aucun n’est totalement satisfaisant. Quel message l’Etat veut-il passer sur le terrain ? Celui d’un repli sur les objectifs écologiques ?

Nous demandons que les moyens soient à la hauteur des ambitions ! Nous demandons que l’Etat contribue plus fortement au budget des MAEC, en complément des fonds européens FEADER.